Une forme de dépression liée à un risque accru de démence
Une dépression qui s’aggrave de façon constante chez les personnes de plus de 55 ans est plus fortement liée à la démence que les autres types de dépression, et peut indiquer les premiers stades de la maladie, selon une étude publiée dans The Lancet Psychiatry. Les symptômes de dépression sont fréquents chez les personnes atteintes de démence.
Les chercheurs ont analysé des données concernant 3 325 personnes, âgées de 55 ans et plus, qui avaient tous des symptômes de dépression et aucun symptôme de démence au début de l’étude. Les symptômes de dépression ont été évalués pendant 11 ans et la démence a été évaluée 10 ans plus tard.
- symptômes faibles (2 441 participants) ;
- symptômes initialement sévères qui ont diminué (369) ;
- symptômes faibles qui se sont aggravés et ont été suivis d’une rémission (170) ;
- symptômes faibles qui se sont aggravés (255) ;
- symptômes constamment sévères (90).
Parmi les 3 325 participants, 434 ont développé une démence, dont 348 cas demaladie d’Alzheimer. Parmi le groupe ayant des symptômes légers de dépression, 10 % (226/2174) ont développé une démence. Les chercheurs ont utilisé ce groupe comme point de référence pour comparer les autres trajectoires de dépression.
Seul le groupe dont les symptômes ont augmenté au fil du temps était à risque accru de démence – 22 % (55/255).
Le groupe ayant connu une rémission des symptômes n’avait pas un risque de démence plus élevé que celui ayant des symptômes dépressifs légers. Ce qui suggère que d’avoir des symptômes sévères à un moment donné dans le temps n’a pas nécessairement une influence durable sur le risque de démence, notent les chercheurs.
Ces résultats soutiennent l’hypothèse que l’aggravation des symptômes de dépression chez les personnes âgées représente, dans certains cas, un stade précoce de la démence, disent les chercheurs. Ils soutiennent aussi l’hypothèse que la démence et certaines formes de dépression soient des symptômes d’une cause commune.
Au niveau moléculaire, disent-ils, les mécanismes biologiques de la dépression et des maladies neurodégénératives se chevauchent considérablement. Ils ont notamment en commun, une perte de capacité à créer de nouveaux neurones, une augmentation de la mort cellulaire et un dérèglement du système immunitaire.
La question de comment la présence de symptômes dépressifs modifie le risque de démence reste à éclaircir.
SOURCES: Psychomédia avec sources : The Lancet, The Lancet Psychiatry.
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