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maltraitance

Gérontopsychiatrie de la personne âgée

Gérontopsychiatrie : Neuropsychologie et troubles psychiatriques

 

Dr Fabrice Lorin

Psychiatre PH au CHU Montpellier

[email protected]

 

 

Le discours commun affirme que La Raison augmente avec l’âge

  • Faux!
  • Les délires et les dépressions augmentent avec l’âge
  • Les suicides augmentent avec l’âge

 

 

TROUBLES ANXIEUX ET DÉPRESSIFS CHEZ LE SUJET ÂGÉ

Remarquons tout d’abord la profonde méconnaissance des problèmes psychiatriques chez le sujet âgé

  • Plaintes somatiques au premier plan

 

  • Difficultés de verbalisation de la souffrance émotionnelle

 

  • Pathologies médicales associées
  • Banalisation des plaintes : ” C’est normal vu son âge et son état …. “

 

Rappel épidémiologique :

  • La dépression affecte 5 % des enfants prépubères
  • 10 à 15 % des adolescents
  • 20 % des adultes
  • 25 % des âgés de plus de 65 ans
  • Le taux de dépression augmente avec l’âge.

 

 

 

  • La dépression est donc très fréquente chez les personnes âgées
  • mais elle est trop souvent mésestimée et sous diagnostiquée
  • L’expression sémiologique est particulière,
  • l’attitude médicale face aux personnes âgées peut perdre en objectivité.

 

 

LES ÉTATS DÉPRESSIFS MAJEURS ASPECTS CLINIQUES

 

 

Dépression majeure et sujet âgé

  • Trouble psychiatrique le plus fréquent
  • Prévalence : 10-15 %
  • Risque de suicide croissant avec l’âge
  • Aggrave les problèmes médicaux associés
  • Sous-diagnostiquée et sous-traitée

 

Facteurs liés au vieillissement

  • Changements de personnalité
  • Changements du niveau d’activité, mise à la retraite
  • Isolement socio-affectif, veuvage
  • Décalage des valeurs, approche de la fin de vie
  • Perte d’autonomie plus que maladies associées
  • Modifications biologiques et endocriniennes
  • Problèmes cérébro-vasculaires
  • Phénomènes démentiels et dégénératifs
  • Associations médicamenteuses multiples

 

Dépression : variabilité des définitions

  • Présence de symptômes dépressifs
  • Existence d’un syndrome dépressif selon les critères diagnostiques du DSM IV ou de la CIM 10
  • Atteinte d’un score seuil sur une échelle d’évaluation de la dépression

–Hétéro-évaluation : MADRS, HAM-D

–Auto-évaluation : Beck, HAD

 

 

Quelles différences entre une dépression majeure et une « déprime » ? La dépression est un trouble de l’humeur permanent : tristesse, absence de plaisir anhédonie, de motivation, diminution d’intérêt ou d’énergie

Trouble de l’humeur durable (≥ 2 semaines) et qui se pérennise dans le temps

 

Dépression majeure ou ” déprime “?

  • Un trouble de l’humeur dont le retentissement fonctionnel s’observe sur:

–Les activités quotidiennes, sociales et/ou familiales

–Les 4 activités physiologiques de base: sommeil, appétit , sexualité , motricité

 

 

Particularités sémiologiques de la dépression chez le sujet âgé

  • Plutôt que la clinique, ce sont surtout la présentation et l’expression somatique qui prédominent.
  • Trois signes majeurs: l’asthénie, les troubles du sommeil et les troubles de l’appétit sont au-devant de la scène clinique.
  • Les plaintes subjectives psychiques comme la tristesse, la souffrance morale et l’envie de mourir sont au second plan.
  • C’est l’interrogatoire et l’examen clinique qui devront les rechercher.
  • Trouble de l’humeur parfois masqué par l’irritabilité, l’agressivité,  l’hostilité ou l’opposition
  • Plaintes cognitives fréquentes : asthénie, fatigue, troubles de la mémoire et/ou de la concentration
  • Anxiété souvent manifestée par l’agitation ou les plaintes somatiques (douleur, hypochondrie)
  • Insomnie à interpréter en fonction de l’altération physiologique du sommeil due à l’âge

 

ð  Toujours interroger un déprimé sur ses idées suicidaires

  • Idées noires, des pensées concernant la mort ?
  • Sentiment que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue, sentiment de désespoir , voire d’inutilité ?
  • Idées suicidaires : sont-elles passagères, obsédantes, intenses, angoissantes ?
  • Capacité à résister aux idées suicidaires ?
  • Existence d’une planification, tentatives de passage à l’acte ?
  • Moyens à disposition, isolement ?

 

 

  • le 1/3 des 12 000 morts par suicide par an en France concerne les personnes âgées de plus de 65 ans
  • surtout les hommes, en milieu rural, au domicile.

 

 

  • Cinq signes évocateurs : l’isolement social, le tempérament impulsif, l’alcoolisation, la dépression, l’hostilité.
  • L’interrogatoire doit donc évaluer les idées de suicide et contrairement à ce que l’on pense, les personnes âgées répondent facilement à cette question.

 

Les principaux facteurs de risque suicidaire

  • Sexe masculin
  • État dépressif majeur, mélancolie
  • Scénario précis de réalisation
  • ATCD de TS ou de conduites impulsives et/ou agressives
  • Alcoolisme, toxicomanie (plus rare en gérontopsychiatrie)
  • Perte récente, absence de soutien socio-affectif
  • Placement depuis un mois en Maison de retraite ou EHPAD

 

 

ð  Une hospitalisation  peut permettre d’éviter un passage à l’acte.

 

 

Caractéristiques neuropsychologiques des états dépressifs majeurs

  • Pas de perturbation du rappel immédiat
  • Difficultés attentionnelles dans les épreuves d’attention divisée, ralentissement
  • Perturbation de la mémoire explicite et de la résolution de tâches cognitives complexes
  • Pas de perturbation de la mémoire implicite
  • Difficultés dans le rappel différé et dans les épreuves demandant un effort cognitif continu (fatigabilité)

 

Les formes cliniques de la dépression chez le sujet âgé

  • Dépression mélancolique et/ou délirante : Idées hypochondriaques, incurabilité, culpabilité, persécution, jalousie, négation d’organes (Syndrome de Cottard)
  • Dépression dans le cadre d’un trouble bipolaire
  • Dépression unipolaire dans le cadre de troubles anxieux névrotiques
  • Dépression tardive évoquant une étiologie organique
  • Syndrome de glissement : asthénie, altération de l’état général, mutisme, refus de nourriture, opposition passive ou active

 

Imagerie cérébrale :

  • Hyperdensités de la substance blanche sous-corticale et lésions des ganglions de la base
  • Diminution de métabolisme globale ou localisée aux régions cingulaires et préfrontales

 

 

Etats dépressifs majeurs et pathologies somatiques

  • Troubles endocriniens (Hypothyroïdie)
  • Cancers (Pancréas, leucémies)
  • Etats de dénutrition (très fréquent chez les personnes âgées restées isolées au domicile)
  • Maladie de Parkinson
  • Maladie d’Alzheimer ou autres démences
  • Apnées obstructives du sommeil: SAOS
  • Médicaments (Antihypertenseurs)
  • Troubles cérébro-vasculaires

 

Dépression majeure : une thérapeutique difficile

  • L’observance du traitement : les estimations oscillent entre 30 à 50% des patients français qui ne respectent pas les ordonnances…
  • 30% ne répondront pas à un premier traitement par les antidépresseurs
  • 20% évolueront sur un mode chronique
  • 2-3 % aboutiront à un suicide
  • Elles aggravent notablement le pronostic des maladies organiques associées

 

Traitement des dépressions majeures

  • Antidépresseurs inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (ISRS) ou mixtes IRSNA (sérotonine et noradrénaline)
  • Psychothérapies cognitives ou dynamiques
  • Electro-convulsivo thérapie (Electrochocs)
  • Stimulation magnétique transcranienne

 

Caractéristiques de l’activité thérapeutique des antidépresseurs

  • Les antidépresseurs ne sont efficaces que dans les états dépressifs majeurs
  • Leur efficacité ne se fait sentir qu’après 10 à 20 jours de traitement et elle ne sera complète qu’à 12 semaines surtout chez le sujet âgé
  • Leur activité est uniquement symptomatique et le traitement doit être maintenu au minimum 6 mois pour éviter le risque de rechute
  • Une inversion de l’humeur (excitation maniaque ) est possible

 

 

 

DÉPRESSION ET DÉTERIORATION COGNITIVE

 

Facteurs d’altération cognitive dans la dépression

  • La pathologie dépressive : ralentissement, anxiété, ruminations dépressives
  • Les altérations cognitives mineures (MCI) liées à l’âge
  • Un processus démentiel débutant
  • Les traitements en cours

–Anticholinergiques

–Benzodiazépines

–Sédatifs du SNC

 

Dans les dépressions associées à des altérations cognitives

  • L’amélioration de la dépression peut s’accompagner d’une disparition des troubles cognitifs
  • Les troubles cognitifs peuvent persister mais rester stables après disparition des symptômes dépressifs
  • Le risque de développement ultérieur d’une démence est augmenté

 

Dépression, MCI (Mild cognitive impairment) et démence

  • 15-30% des sujets âgés présentent des symptômes dépressifs significatifs
  • 17-23% des sujets âgés non déprimés présentent des altérations cognitives non démentielles
  • Les dépressions tardives et les altérations cognitives mineures sont deux facteurs indépendants mais qui augmentent le risque d’évolution démentielle

 

La dépression, facteur de risque pour la maladie d’Alzheimer ?

  • Des antécédents de dépression majeure pourraient être liés au risque d’apparition ultérieure de la maladie (Mais les études sont contradictoires)
  • Le rôle du cortisol et celui de facteurs vasculaires ont été avancés
  • La dépression précède souvent l’apparition des premières altérations cognitives

 

Eléments cliniques en faveur de l’origine vasculaire d’une dépression

  • Absence d’antécédents dépressifs
  • Début rapide sans cause apparente
  • Peu d’idéations dépressives, apathie, ralentissement psychomoteur objectif
  • Facteurs de risque cardiovasculaires
  • Lésions de la substance blanche à l’IRM
  • Absence de réponse aux antidépresseurs
  • Antécédents d’accidents vasculaires AVC, hypertension artérielle, hypercholestérolémie, diabète

 

Eléments cliniques en faveur de l’origine neurodégénérative d’une dépression

  • Début progressif sans facteur déclenchant
  • Absence de plaintes concernant les difficultés cognitives
  • Absence d’antécédents personnels ou familiaux de troubles anxieux ou dépressifs
  • Présence de troubles des fonctions supérieures autres que ceux de la concentration ou de la mémoire (aphasie, agraphie, acalculie)
  • Anomalies aux examens d’imagerie cérébrale : IRM cérébrale et scintigraphie cérébrale

 

Penser aux effets cognitifs des médicaments anticholinergiques

  • Egalement responsables de sécheresse buccale, constipation, tachycardie, sueurs, difficultés d’accommodation visuelle
  • Catégories de médicaments en cause :

–Antidépresseurs tricycliques

–Neuroleptiques de première génération

–Certains antiparkinsoniens

–Certains antihistaminiques

–Certains antispasmodiques

 

Possibilité d’apparition tardive de complications des benzodiazépines

  • Liées principalement à un ralentissement de leur élimination
  • Mais aussi à une augmentation de sensibilité de leurs récepteurs
  • Elles peuvent être cause :

–De troubles cognitifs notamment mnésiques

–De fatigue chronique de somnolence diurne

–De chutes ou d’incoordination motrice

 

Psychiatry in the elderly R.Jacoby & C.Oppenheimer, 2003 : En résumé, la dépression des sujets âgés est souvent associée avec des altérations cognitives mineures qui vont subsister chez une minorité d’entre eux ou être le signe avant-coureur d’une démence irréversible . En pratique, les patients déprimés présentant des altérations cognitives objectivables (MMS < 24) devront de ce fait être suivis après guérison de leur dépression du fait de leur risque accru d’évolution démentielle

 

CLINIQUE DES TROUBLES ANXIO-NÉVROTIQUES

 

Névroses ou troubles anxieux ?

  • Psychonévroses (Freud) : La théorie psychodynamique envisage :1) Des mécanismes psychopathologiques spécifiques 2) Des facteurs prédisposants de personnalité 3) Des syndromes cliniques caractéristiques

 

  • Psychasthénie (Janet) : Autre théorie intégrative mais dans une perspective “neuropsychologique”

 

  • Troubles anxieux (DSM, CIM): Description essentiellement syndromique et symptomatique

 

Classification DSM IV des troubles anxieux

  • Trouble panique avec ou sans agoraphobie
  • Phobies spécifiques
  • Phobie sociale
  • Trouble obsessionnel-compulsif
  • État de stress post-traumatique
  • État de stress aigu
  • Anxiété généralisée

 

Les troubles anxieux du sujet âgé

  • Moins fréquents que chez l’adulte jeune
  • Prévalence de 10%
  • Fréquente association aux troubles dépressifs
  • Se manifestent surtout par l’anxiété généralisée et l’agoraphobie
  • Les plaintes cognitives, la fatigue, les troubles fonctionnels, sont les symptômes d’appel les plus fréquents

 

Symptômes somatiques de l’anxiété

  • Cardiovasculaires :

–Palpitations, tachycardie

–Douleurs précordiales

–Augmentation de la pression artérielle

  • Respiratoires

–Dyspnée, sensation d’étouffement

–Pesanteur thoracique

–Bâillements, soupirs

–Hyperventilation, hyperpnée

 

  • Neurologiques :

–Sensations vertigineuses

–Céphalées, maux de tête, douleurs musculaires

–Paresthésies, fourmillements des doigts et extrémités, modifications sensorielles

–Insomnie, sommeil superficiel

–Difficultés de concentration ou de mémoire

–Dépersonnalisation, déréalisation

–Hypervigilance, fatigue

–Tremblements

 

  • Digestifs :

–Difficultés de déglutition, dysphagie

–Douleurs épigastriques ou abdominales

–Diarrhées, aérophagie, bouche sèche

–Épreintes, ténesme tension anale

  • Autres

–Polyurie

–Sueurs

–Rougeur, pâleur

–Hyperthermie

 

Les autres symptômes de l’anxiété

  • Psychologiques : appréhension, anticipation anxieuse d’un malheur à venir, inquiétude, tension corporelle et psychique, peur, irritabilité, impatience, angoisse, panique

 

  • Comportementaux : Inhibition, agitation, maladresse, fuite, évitement, compulsions (rituels, manies, recherche de réassurance d’aide ou de sédation, alcoolisation), agressivité

 

Les aspects cognitifs de l’anxiété

  • Corrélation négative entre l’intensité de la symptomatologie anxieuse et les performances cognitives
  • Atteinte préférentielle de la mémoire de travail (court-terme) liée aux troubles attentionnels
  • Difficultés de concentration liées aux intrusions incontrôlables de pensées anxiogènes (obsessions, inquiétudes)

 

La crise de panique

La crise d’angoisse ou de panique

  • Début brutal sans raison apparente ; parfois nocturne ; intensité maximale en quelques minutes ; limitée dans le temps
  • Symptômes somatiques au premier plan entraînant des consultations d’urgence : douleurs, étouffement, malaise, vertiges
  • Chez le sujet âgé : agitation, demande d’aide urgente, augmentation de TA
  • Cognitions marquées par un catastrophisme, sentiment de perte de contrôle, de danger imminent
  • Comportements pathologiques de fuite, d’évitement ou de réassurance
  • Modifications perceptuelles visuelles, auditives, temporelles, sensations de déséquilibre ou de perte des repères, déréalisation, dépersonnalisation

 

Le trouble panique est

  • Début brutal, le plus souvent entre 25-35 ans
  • Répétition de crises de panique spontanées avec apparition secondaire :

–D’une anxiété anticipatoire de nouvelles crises

–D’une anxiété focalisée sur certaines situations où le patient craint de se retrouver seul, de faire un malaise ou de perdre le contrôle

  • Évolution fluctuant dans le temps
  • Forme mineure : « la spasmophilie » des années 80…

 

 

Situations phobogènes chez les agoraphobes

  • Conduite automobile
  • Magasins, centres commerciaux, cinéma
  • Avion, transports en commun
  • Etre seul ou loin d’un pôle de sécurité
  • Etre dans la foule ou faire la queue
  • Etre enfermé ou loin d’une sortie
  • Ponts, tunnels, escaliers roulants, ascenseurs
  • Grands espaces, vide, hauteurs
  • Coiffeur, dentiste, médecin, hôpital

 

Quelques phrases de phobiques parfois célèbres :

  • Pascal : l’immensité des espaces infinis m’effraie (agoraphobie)
  • Qui fuis-je ?
  • La peur d’être coincé… me coince
  • J’aimerai des voyages sans trajets
  • Jean-Jacques Rousseau : « partout je suis intimidé, retenu par quelque obstacle ; mon désir croit avec ma honte et je rentre enfin comme un sot dévoré de convoitise et n’ayant osé rien acheter » (phobie sociale)

 

Trouble panique et agoraphobie chez le sujet âgé

  • Troubles secondaires aux évènements de vie marquants et/ou à leur répétition: Retraite, deuils, hospitalisation, déménagement, agressions
  • Troubles secondaires à des affections médicales: Coronaropathies, troubles neurologiques, anesthésies, pathologies ostéo-articulaires (Phobie de la marche)

 

Anxiété secondaire aux évènements de vie et traumatismes

Pathologies post-traumatiques : définitions CIM et DSM

  • Le sujet est témoin ou victime d’un événement impliquant une menace réelle ou virtuelle de mort, de blessure importante ou d’atteinte majeure à son intégrité corporelle ou psychologique
  • Deux formes sont identifiées :

–Une réaction immédiate : le stress aigu (2-30 jours)

–Une forme chronique, parfois retardée, l’état de stress post-traumatique (Plus de 30 jours) PTSD Post Traumatic Stress Disorder

 

Ecole française psychiatrique classique :

  • Névrose traumatique: traumatisme psychique sans lésion somatique
  • Névrose post-traumatique: traumatisme psychique + lésions corporelles (déportés, rescapés avalanche, AVP…)

 

 

Symptômes dissociatifs observés dans les états aigus de stress

  • Confusion, sidération, errance
  • Sentiment d’engourdissement, d’anesthésie, de détachement, passivité
  • Atténuation ou disparition des réponses émotionnelles
  • Amnésie totale ou sélective de l’événement
  • Déréalisation, dépersonnalisation

Aspects cliniques des pathologies post-traumatiques

  • Symptômes dissociatifs propres au stress aigu
  • Reviviscences, syndrome de répétition
  • Hyperréactivité aux stimuli évoquant le traumatisme (absence d’extinction des réponses conditionnées) et évitement
  • Hypervigilance, état d’alerte avec sursaut, insomnie
  • Tendance à revivre le traumatisme sous forme essentiellement sensorielle et émotionnelle

 

Autres conséquences psychiatriques possibles d’un traumatisme psychique

  • Etat dépressif majeur
  • Trouble panique
  • Trouble phobique
  • Anxiété généralisée
  • Trouble de l’adaptation (Trouble réactionnel)

 

 

L’anxiété chronique pathologique

Etats d’anxiété chronique chez le sujet âgé

  • Le plus fréquent : l’anxiété généralisée
  • Le plus invalidant : le trouble obsessif-compulsif (TOC)
  • Les troubles phobiques et la phobie sociale, habituellement présents depuis l’adolescence

 

L’anxiété généralisée

  • Évolution chronique (> 6 mois)
  • Début à l’âge adulte, parfois à l’occasion d’un stress ou d’un changement important
  • Appréhensions continues concernant la vie quotidienne ( travail, famille , argent , santé , … ) avec surestimation des probabilités de survenue d événements négatifs mais néanmoins réalistes
  • Contrairement au TOC il n’y a pas de lutte anxieuse contre ces inquiétudes
  • Les cognitions anxieuses ont un caractère incontrôlable, à l’origine de troubles de l’attention et de la concentration
  • Elles s’accompagnent de symptômes d’ Hypervigilance (insomnie, tension musculaire, réactivité accrue, fatigabilité, hyperactivité, agitation)
  • Les patients ont souvent une longue histoire de troubles fonctionnels : céphalées, troubles digestifs, rachialgies, insomnie, ….

 

Psychopathologie psychodynamique de l’angoisse :

  • Angoisse de castration : névroses
  • Angoisse de séparation : border line, personnalités dépendante, carencée,
  • Angoisse de morcellement : psychoses

 

Troubles obsessifs-compulsifs

  • Début progressif dans l’enfance ou l’adolescence ; consultation souvent tardive ; aggravation avec le temps
  • Deux types de symptômes, isolés ou associés

–Les Obsessions : Intrusion subite de pensées d’impulsions ou d’images inappropriées entraînant un inconfort notable du fait de leur caractère incontrôlable, anxiogène ou inacceptable

–Les Compulsions : Comportements, rituels ou actes mentaux (compter, prier) répétitifs que le sujet accomplit pour diminuer son anxiété

  • Le patient reconnaît la nature pathologique de ses troubles mais égodystone: discordant avec le moi
  • Les troubles interfèrent avec les activités du patient (> 1h /jour) sa vie affective (50% de célibataires) et sociale
  • Fréquente association à la dépression
  • Amélioration le plus souvent limitée
  • Formes invalidantes liées à l’intensité des rituels « lenteur obsessionnelle primitive »

 

Les intrusions cognitives des « TAG » et des « TOC »

  • Incontrôlables
  • Idées, monologues intérieurs, inquiétudes banales
  • Variables
  • Réalistes, égosyntones
  • Liées à l’expérience du moment
  • Pas de résistance ou de lutte active
  • Hyperactivité, évitement
  • Incontrôlables
  • Idées, images, impulsions, croyances
  • Constantes
  • Absurdes, égodystones
  • Intrusives, involontaires, détachées du contexte
  • Tentative de lutte, de neutralisation active
  • Compulsions

 

Quelques phrases de patients souffrants de pathologie obsessionnelle :

  • J’aime un peu le changement mais pas le bouleversement
  • Mon frère, il donne 5 fois des coups de pieds dans ses pneus avant de monter en voiture
  • Je suis persuadée qu’en touchant les aliments ou en respirant les vapeurs de cuisson, je prends des calories. Alors je me lave et relave les mains, pour faire disparaître les calories
  • J’ai l’obligation de me souvenir d’oublier
  • Autrefois j’étais indécis, mais à présent je n’en suis plus si sûr.

 

Personnalité hystérique

  • Séduction, érotisation de la relation
  • Théâtralisme
  • Suggestibilité,
  • Perturbations des conduites sexuelles
  • Infantilisme
  • Mythomanie

 

Conversions

  • les accidents paroxystiques

1- attaques d’hystérie: la grande crise à la CHARCOT (forme actuelle tétanie/spasmophilie

2- crises convulsives, tétanie, diagnostic différentiel avec l’épilepsie

3- syncopes, là où le regard d’autrui est présent (foule, cinéma, théâtre, rue, grandes surfaces)…

4- léthargie: la belle au bois dormant

 

  • Les troubles durables ou permanents

1- amnésie

2- paralysies, astasie/abasie

3- anesthésies ne suivant pas les zones d’innervation des racines nerveuses

4- hyperesthésie, par exemple douleur de tout un hémicorps (en l’absence de pathologie intracrânienne et notamment thalamique

5- troubles sensoriels : cécité, brouillard visuel, aphonie (transitoire chez la femme, plus massif chronique chez l’homme), surdité Hystérique de guerre et standardiste

 

Traitements des troubles anxieux

Traitement symptomatique de l’anxiété : la psychoéducation

  • Informer, rassurer, écouter
  • Rattacher les symptômes à leurs causes
  • Favoriser la verbalisation des problèmes
  • L’hygiène de vie, l’hygiène du sommeil
  • Les techniques de relaxation corporelle
  • Les techniques de contrôle respiratoire
  • L’exposition aux situations anxiogènes

 

Traitement symptomatique de l’anxiété : abord pharmacologique

  • Médications d’action rapide : benzodiazépines (Xanax, Lexomil, Temesta, Valium, Lysanxia…, antihistaminiques (Atarax)
  • Médications d’action progressive : azapirones

(Buspar), antidépresseurs inhibiteurs du recaptage de la sérotonine (Déroxat, Prozac, Séropram …) ou mixtes (Effexor, Anafranil, Tofranil, …) ou IMAO

 

Effets secondaires des benzodiazépines

  • A court terme :

–Sédation, asthénie, confusion (altération de la mémoire à long terme)

–Incoordination motrice, ataxie, chutes

–Altération de la mémoire à court terme

 

  • A long terme :

–Effets rebonds

–Syndrome de sevrage

–Abus de benzodiazépines, dépendance, addiction

 

SOURCE: https://www.psychiatriemed.com/textes/41-dr-fabrice-lorin/181-gerontopsychiatrie-neuropsychologie-et-troubles-psychiatriques-de-la-personne-agee.html