Première publication 30 mai 2013 à 20h42
Par Régys Caron | Agence QMI
Le gouvernement Marois souhaite réaliser des économies de 1,5 milliard $ d’ici 2028 avec l’instauration d’un nouveau régime de soins à domicile pour les personnes en perte d’autonomie.
Une place en Centre hospitalier pour soins de longue durée (CHSLD) coûte en moyenne 90 000$ par année comparativement à 30 000$ pour les soins dispensés à une personne chez elle, a expliqué jeudi le ministre de la Santé Réjean Hébert, à l’occasion du dépôt de son Livre blanc sur la création d’une assurance autonomie. «Les soins à domicile c’est ce que les gens veulent et c’est ce qui coûte moins cher. Pourquoi on le fait pas», a demandé M. Hébert, en conférence de presse.
La hausse des budgets de santé pourrait être contenue en gardant chez elles, le plus longtemps possible, les personnes en perte d’autonomie, a expliqué M. Hébert qui, pour l’occasion, était accompagné de la première ministre Pauline Marois. Dans la région de Québec, 35% des occupants en CHSLD ne répondant pas aux critères d’admissibilité et pourraient demeurer à domicile pour peu qu’on puisse leur offrir les soins dont ils ont besoin, a précisé le ministre Hébert.
Virage
Le régime d’«assurance autonomie» proposé permettrait de réduire les admissions dans les CHSLD en gardant les personnes chez elles. «Si nous voulons contenir l’augmentation des dépenses en santé, nous devons prendre le virage des soins à domicile», a dit Pauline Marois.
Le gouvernement lance donc une vaste consultation devant conduire à la création de ce régime «d’assurance autonomie» qui servirait à financer les soins et les services à prodiguer aux personnes en perte d’autonomie à leur domicile.
La caisse d’assurance autonomie serait financée à même les impôts des particuliers et possiblement avec des cotisations à verser par les bénéficiaires des services. Québec prévoit verser 4,8 milliards $ dans la caisse, ce qui devrait suffire à financer le régime d’ici 2018. Par la suite, il faudra décider comment financer le manque à gagner qui pourrait atteindre 1,3 milliard $ en 2018. «Le débat est ouvert», a dit le ministre Hébert.
Une commission parlementaire se tiendra à l’automne afin de débattre du projet soumis par le gouvernement. «J’invite les partis d’opposition à mettre de côté la partisannerie politique et à se montrer ouverts au dialogue», a souhaité la première ministre Marois.
Libéraux et caquistes ont accueilli le Livre blanc du ministre Hébert avec un optimisme prudent. «Ce qu’on nous présente aujourd’hui, ce sont des intentions. Nous accueillons de façon favorable de pouvoir en discuter», a déclaré l’ex-ministre libéral de la Santé Yves Bolduc.
«Nous sommes d’accord avec les objectifs (…) J’espère que le ministre (de la Santé) sera assez fort pour faire reculer la machine sur son envie de décider à la place des gens», a souhaité la députée caquiste Sylvie Roy.
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